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Brasiliz
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  • Quelques photos, anecdotes, pour ceux qui veulent suivre un peu cette épopée de 7 mois au Brésil avec Vincent... ça m'évite de raconter 15 fois la même chose, et ça vous baver devant votre ordi.
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Brasiliz
7 novembre 2009

Le faux jour (II)

13h45. La prof arrive souvent à la bourre. Ce cours-là, c’est de la physique quantique, de loin le cours le plus intéressant que j’aie. Contrairement à l’INSA, la prof ne rentre pas énormément dans les détails (ingénierie des matériaux, messieurs). Non, mais elle a une autre qualité : celle d’arriver à te montrer un ensemble de phénomènes liés entre eux, de sorte que tu aies une vision globale et une compréhension générale sur des notions pas faciles à assimiler. Concrètement, ça donne : passer 2h30 affalée sur une chaise avec climatisation dans la salle, à écouter des histoires de dingues, des concepts inimaginables, des anecdotes sur qui-pouvait-pas-blairer-qui parmi la clique Bose, Einstein, Maxwell, Schrödinger, Planck etc., et à admirer notoirement la prof imiter une collision boson/fermion. Je crois que je n’ai jamais bu de paroles avec autant d’avidité depuis mes 7 ans, avec les histoires de « Paul et Pauline » racontées par ma grand-mère.

16h10 : fin du dernier cours. Par chance, il fait encore doux. Je retourne à la Concha, où il y a déjà nettement moins de monde. J’achète un jus de fruit de la passion (fait maison, svp) à la lanchonete, et mange une des oranges piquées au RU quelques heures plus tôt. Je jongle un peu, mais la fatigue de la journée me rattrape vite et je finis par m’assoir avec des copains, à discuter et à fumer des cigarettes. Vers 18h, le soleil déjà disparu derrière la montagne laisse place à un vent bien plus frais. Je décide de rentrer avant que mon pull fin devienne insuffisant pour la fraîcheur du soir. Forcément, c’est l’heure des embouteillages dans ma rue, et les conducteurs sont d’autant plus dangereux qu’ils sont irritables.

18h30. Une fois chez moi, je fais comme toute personne : regarde mes mails, les commentaires sur mon blog, éventuellement je mate un épisode de « How I met your mother » avant d’aller faire les courses à Imperatriz. Imperatriz, c’est une ligne de supermarché, genre Casino ou Champion, et il y en a un à 3 minutes de chez moi. Bien pratique. La viande et les fruits/légumes n’y sont pas trop chers, mais en ce qui concerne la cachaça et les produits laitiers c’est la louze. J’achète quelques légumes, des œufs et une mangue pour le dessert, ainsi qu’une petite bière Antártica (personne n’est parfait). Le pain, je préfère l’acheter à la boulangerie du coin. Comme d’habitude, la caissière aux ongles bleus s’empresse d’utiliser presque un sac plastique par produit, lorsque je l’arrête pour lui dire que j’ai déjà un sac à dos. Bizarrement, cette fille continue à faire des yeux ronds comme si c’était la première fois qu’un client refusait les sacs plastiques. Alors qu’elle m’a déjà vue au moins une cinquantaine de fois. Un jour, j’ai parlé à Marta de leur surconsommation de sacs plastiques, au Brésil. Je lui ai raconté le nouveau système français de ces grandes poches plus résistantes. Elle m’a regardé, étonnée, et m’a dit « c’est bien comme système, mais vous faites comment pour la poubelle ? ». Tilt. Ce jour-là je me suis rendue compte qu’au Brésil les entreprises de sacs-poubelle ont dû faire faillite il y a bien longtemps. Personne n’en utilise, tous préfèrent des micros-poubelles avec des petits sachets gratuits que la caissière aux ongles bleus distribue avec tant de ferveur. La raison ? 1) c’est gratuit, et 2) en été, il vaut mieux éviter de garder une poubelle organique dans l’appartement plus d’une ou deux journées. Mais je suis persuadée que ce problème de sacs plastiques va changer dans peu de temps. Après tout, en France aussi c’est très récent. Et le Brésil a une longueur d’avance sur nous niveau tri des déchets.

Bref. En rentrant chez moi, je vois que Nina est rentrée elle aussi. Affalée sur son lit après sa douche, elle rouspète sur sa journée cre-vante. Je la comprends : elle fait une formation sur la santé publique tous les matins, a une pause déjeuner de 1/2h puis travaille toute l’après-midi à la pharmacie étudiante. On se retrouve très vite à partager ma bière, elle allongée sur le canapé orange, moi dans le hamac de la terrasse, à parler manifestations et conscience politique, avant de changer de sujet et converser « filles ». Ces petits moments-là, je les privilégie. Je n’ai pas beaucoup d’amies, i-e-s, et c’est agréable de discuter avec elle. Dommage cependant, que depuis quelques temps, nos papotages se font de plus en plus rares : elle finit tard, je suis moins libre aussi, à la fois par le boulot qui s’accumule que par l’idée « dans 5 semaines, je pars de Floripa, faut que j’en profite encore ».

Vincent arrive peu après, dégoulinant de sueur après son cours de volley. Ça, c’est une autre chose chouette ici : tous les deux faisons du sport, lui le volley, moi la natation. J’ai beaucoup progressé, et je me suis musclée (qui a dit « bras de moustiques » ?).

21h45. Après manger, on téléphone à Mattieu, un copain français qui habite à Lagoa. Ils sont sur le point de regarder un film, et nous invitent à venir les rejoindre. Ni Vincent ni moi n’avons cours le jeudi matin, on peut bien s’accorder ça… Cinq minutes plus tard nous voilà en bas de ma rue, à faire du stop. Ma rue, c’est LE spot pour faire du stop jusqu’à Lagoa. En bus, ça fait un gros détour (je l’ai déjà dit je crois), mais en stop c’est direct, et le temps d’attente dépasse rarement les 10 minutes. Ça fait partie des charmes de Floripa : les auto-stoppeurs sont peu rares.

22h30. Arrivés là-bas, il y a Juan, Mica, Simon, Nair, Mattieu et ses colocs. Ils ont déjà fait de la caipirinha (de la cachaça avec du citron vert, du sucre et des glaçons). On discute, on regarde les photos de Mattieu sur son ordi, on montre à Juan sur Youtube de quoi ça a l’air la jongle à Toulouse (il aimerait venir), et finalement le film ne commence qu’à minuit.

Vous vous attendez à une conclusion sur mon quotidien ? Une chute ? Bah non, j’en ai pas.

Vous, par contre, je parie que vous en avez une.

 

« … salope… »

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Commentaires
D
Je préfère ce que tu racontes de ta vie à Floripa à toutes les saisons de Himym (et d'ailleurs les dernières sont assez nulles par rapport aux saisons 2 et 3°. Mais je m'égare... Je t'embrasse
K
Alors ce tri des déchets, comment c'est ?? Ah euh je parle trop boulot ? Hum... me remettre à la lecture et aux Myasaki feront pas de mal à ma pauvre imagination en peine sous prison politique... Tes journées sont passionantes (surtout les épisodes de HIMYM), et j'ai hate de revoir tes bras de moustique parmis nous.<br /> Bises bises bises<br /> (connecte toi sur Skype.. ah je l'ai déjà dit sur l'autre commentaire ? ça dépend dans quel sens on le lit !)
Z
Ximun,<br /> ça fait plaisir d'avoir de tes nouvelles ! alors, raconte un peu plus, c'est comment la Suède ? toi et Sophie, vs avez appris un peu de suédois ? tu habites où ? c'est comment les cours ? les gens ? (peux me répondre par mail ^^)<br /> <br /> Capu,<br /> tu sais pas à quel point je vais avoir besoin de HIMYM cet aprem, je sors d'une soirée bien arrosée et j'ai mal à la tête... tu commences à me manquer la soeurette. plein de bisous à toi et à olivier
X
Hej,<br /> t'as l'air de passer un super semestre là bas!<br /> Continue à tenir ton blog comme ça, c'est super à lire!! Et surtout profite de la chaleur et des longs jours, c'est ce qui me manque le plus ici.<br /> à bientot
K
je suis une soeur indigne qui n'a pas écrit sur ton blog depuis bien longtemps!<br /> Pour ma part je ne pense "presque" pas ce que tu crois que je pense quand je lis ton faux jour. Jamais je ne te traiterai de S......! C'est reservé aux belles 4x4 d'après les parents.<br /> Visiblement tout va bien pour toi, hein? quand on regarde HIMYM, ça ne peut qu'aller bien. <br /> Gros bisous ma liliz
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