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Brasiliz

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  • Quelques photos, anecdotes, pour ceux qui veulent suivre un peu cette épopée de 7 mois au Brésil avec Vincent... ça m'évite de raconter 15 fois la même chose, et ça vous baver devant votre ordi.
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Brasiliz
26 décembre 2009

Joyeuses fêtes !

Olivença, commune de Ilheus, Bahia, le 25 décembre 2009

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7 décembre 2009

Despedida

Dernier message sur le blog avant le grand départ...

Petite parenthèse avant de commencer : si je n'ai pas écrit depuis longtemps, il y a 3 raisons. La première, principale, est que mon ordinateur avait décidé d'entamer une grève générale pour une durée indéterminée. J'ai dû aller le faire maîtriser. Sans ordinateur, vous m'accorderez que c'est nettement plus difficile de pondre un texte. La deuxième raison est la course infernale qu'a été la fin de semestre : partiel sur partiel, dossiers à rendre, compte-rendus de TP, récupération de notes, et j'en passe. C'est bien simple : en 3 semaines j'ai autant bossé que toute mon année de terminale. Bac compris. La troisième raison est qu'une fois tous les partiels terminés, c'est-à-dire jeudi dernier seulement, tu piges qu'il te restes 4, 5 jours grand max à Floripa, et si tu as le choix entre rester chez soi ventilo à fond avec un ordi bouillonant et une connection qui se déteriore de jours en jours ou bien profiter des derniers moments à aller à la plage avec ses amis, acheter des conneries pour le voyage et faire la fête à n'en plus pouvoir, y'a pas photo. Alors c'est vrai que c'est dommage, je n'ai même pas pu mettre de message sur la convention de jonglerie à São Paulo (c'était grandiose, je vous le dis...), mais il faut connaître ses priorités...

Mais revenons à nos moutons. Demain, ciao Floripa et les copains. On s'en va en vadrouille.

Pour ceux que ça intéresse et qui suivent assidûment mon blog en allant réellement gougeulmaper pour voir de quoi je parle, notre trajet, plus ou moins, sera le suivant : Rio de Janeiro, quelques jours, le temps de connaître vite fait le coin et de voir un concert de Manu Chao jeudi prochain, puis la région de Minas Gerais, pays des champs verts, de la cachaça bien faite et du fromage, où quelques connaissances brésiliennes et jongleuses se trouvent, puis direction région de Bahia, avec une école de cirque, encore quelques copains et une graaaande balade de 5 jours dans la montagne, puis rejoindre la côte du Nordeste et la remonter jusqu'à São Luis voire Belém si on a le temps, en passant par Salvador, Recife, Natal et Fortaleza. Grosso modo. Deux autres copains vont suivre à peu de choses près le même trajet que nous, on se croisera de temps en temps, à Rio, Minas, Bahia, pour fêter Noël ensemble également.



La valise.

Ma valise n'est pas prête. Je pars demain. Et pourtant je suis là à écrire, à me couper les cheveux, à dessiner sur un bout de papier, à m'entraîner à faire tenir ma balle de contact sur la tête, à prendre des photos de mes pieds et à regarder les appartements à Toulouse.
Et ma valise  reste là, à moitié vide, sur mon lit défait.
Pas triste, non, pas de larme à l'oeil à chaque fois que l'on croise pour la dernière fois un ami, pas de regrets et pas de rush contre le peu de temps qui reste. Je pensais que les derniers jours ici auraient été speed, pour profiter au maximum, me débrouiller pour dire au revoir à tout le monde, serrer dans mes bras les gens que j'aime, passer des nuits blanches pour ne pas avoir la sensation de perdre du temps. Mais en fait pas du tout. Je n'ai pas chercher à rattraper le temps. Je le laisse filer. Je vois les gens que j'aime. Je ne me pose pas la question de savoir si c'est la dernière fois.
J'ai le coeur tranquille. J'ai passé cinq mois extraordinaires ici, rencontré des gens géniaux, connu des lieux merveilleux.
Je ne pense pas aux choses que je n'ai pas pu faire, je pense aux choses que j'ai réussies à faire.
Je ne veux pas dire au revoir.
Je veux partir mais je n'arrive pas à faire ma valise.
Elle reste là, à moitié vide, sur mon lit défait. Des médocs sortent de ma trousse ouverte et réouverte, une chaussure dans le sac l'autre par terre, les vêtements initialement rangés dégoulinant le long de la valise.
Il y a encore quelque chose qui me retient ici.

8 novembre 2009

Demain, Papa part en Afrique.

Demain, Papa part en Afrique.

Il me reste un milliard de souvenirs de là-bas. L’école maternelle en face de chez nous, le garçon dans ma classe qui s’appelait Aziz et les gens qui faisaient des blagues sur nos prénoms, la varicelle et Maman qui nous mettait un truc rouge sur les boutons, l’énorme moustiquaire pour dormir, les orages très violents qui m’endormaient le soir, Augustine qui me mettait sur son dos pour faire le ménage, le sucre trempé dans le café de Papa après le déjeuner, les trois petites marches avant le salon où mes sœurs et moi dessinions tôt le matin des poissons à coller dans le dos des parents le 1er Avril, Arina, la voisine du dessous qui nous piquait nos jouets, les jeux dans la voiture lors de nos expéditions dans la brousse, le paon qui a griffé Capucine, la manière dont je collais contre moi ma peluche-raton laveur, les vêtements identiques à mes sœurs que ma Maman cousait, la fois où, allongée sur le canapé, Papa essayait de me convaincre d’arrêter le biberon, la peur de tout enfant des crocodiles sous mon lit et le rassurement que Capucine dorme avec moi, les éléphants qui prenaient leur bain, l’odeur chaude et rance du marché, le chocolat sur mon chevet à manger après ma sieste, et que je mangeais toujours avant, les trois semaines à l’hôpital avec Maman rien que pour moi, les « Cri-bi, cri-bi » clamés dans la voiture à l’approche de la mer, la barrière entre l’école maternelle et l’école primaire, où j’allais voir mes sœurs pendant la récré, les noix de coco percés pour en boire le jus avec une paille, les disputes pour le câlin d’après-diner (deux paires de genoux, trois enfants, forcément…), le perroquet dans la cage à Cribi, la femme qui a fabriqué nos petits pot en terre cuite à la gueule de Mickey, les grosses gourdes bleues pour partir à l’école, le Noël où Capu a reçu Barbie-Arielle-princesse-de-l’océan, le nounours marron cousu à l’école, la fois où on est allés voir les chevaux, le regard des Africains en voyant nos trois têtes blondes, la jalousie de savoir que Maman était la maîtresse de la classe inférieure à moi, notre joie quand Chloé nous refilait ses vêtements devenus trop petits, les jeux dans les grosses vagues de Cribi avec Papa, le goût des mangues, la tête d’un Tchatcheva tout neuf avant que je lui mange la queue, le pot à pipi pour la maîtresse de classe, la chanson « quand tu pars, quand tu pars, en voyage… », les énormes crabes de Cribi qui me faisaient peur et m’empêchaient de dormir la nuit, la collection de figurines de Kinder, mon amoureux Guillaume, à qui je faisais des bisous sur la balançoire de leur jardin, le livre « Chistophe et Marie-Louise, le serpent et la mangouste », mon sac à dos avec la fermeture toujours un peu ouverte pour laisser mes peluches respirer, Maman qui, avant les départs en vadrouille, mettait dans la voiture des sacs de couchage à nos pieds pour qu’on puisse dormir à l’envers, les pieds sur le dossier, le sourire de Papa buvant une bière fraîche après un long voyage, la formule magique « Maman/Papa que j’aime à la folie de tout mon cœur », moi qui essayait de suivre Chloé quand elle grimpait dans les arbres, les baobabs qui me semblaient gigantesques à l’époque, les siestes à l’ombre, une main tenant Tchatcheva et l’autre celle de Papa…

J’en ai encore des milliers, de souvenirs, d’impressions, d’images gravées dans ma tête. Et Papa doit en avoir encore plus que moi.

A présent, Papa va retourner en Afrique, et Maman va le suivre. Ce ne sera pas la même chose, il n’y aura plus trois pestes blondes à l’arrière de la voiture pour se chamailler. Mais il y aura d’autres souvenirs encore. Beaucoup de souvenirs.

7 novembre 2009

Le faux jour (II)

13h45. La prof arrive souvent à la bourre. Ce cours-là, c’est de la physique quantique, de loin le cours le plus intéressant que j’aie. Contrairement à l’INSA, la prof ne rentre pas énormément dans les détails (ingénierie des matériaux, messieurs). Non, mais elle a une autre qualité : celle d’arriver à te montrer un ensemble de phénomènes liés entre eux, de sorte que tu aies une vision globale et une compréhension générale sur des notions pas faciles à assimiler. Concrètement, ça donne : passer 2h30 affalée sur une chaise avec climatisation dans la salle, à écouter des histoires de dingues, des concepts inimaginables, des anecdotes sur qui-pouvait-pas-blairer-qui parmi la clique Bose, Einstein, Maxwell, Schrödinger, Planck etc., et à admirer notoirement la prof imiter une collision boson/fermion. Je crois que je n’ai jamais bu de paroles avec autant d’avidité depuis mes 7 ans, avec les histoires de « Paul et Pauline » racontées par ma grand-mère.

16h10 : fin du dernier cours. Par chance, il fait encore doux. Je retourne à la Concha, où il y a déjà nettement moins de monde. J’achète un jus de fruit de la passion (fait maison, svp) à la lanchonete, et mange une des oranges piquées au RU quelques heures plus tôt. Je jongle un peu, mais la fatigue de la journée me rattrape vite et je finis par m’assoir avec des copains, à discuter et à fumer des cigarettes. Vers 18h, le soleil déjà disparu derrière la montagne laisse place à un vent bien plus frais. Je décide de rentrer avant que mon pull fin devienne insuffisant pour la fraîcheur du soir. Forcément, c’est l’heure des embouteillages dans ma rue, et les conducteurs sont d’autant plus dangereux qu’ils sont irritables.

18h30. Une fois chez moi, je fais comme toute personne : regarde mes mails, les commentaires sur mon blog, éventuellement je mate un épisode de « How I met your mother » avant d’aller faire les courses à Imperatriz. Imperatriz, c’est une ligne de supermarché, genre Casino ou Champion, et il y en a un à 3 minutes de chez moi. Bien pratique. La viande et les fruits/légumes n’y sont pas trop chers, mais en ce qui concerne la cachaça et les produits laitiers c’est la louze. J’achète quelques légumes, des œufs et une mangue pour le dessert, ainsi qu’une petite bière Antártica (personne n’est parfait). Le pain, je préfère l’acheter à la boulangerie du coin. Comme d’habitude, la caissière aux ongles bleus s’empresse d’utiliser presque un sac plastique par produit, lorsque je l’arrête pour lui dire que j’ai déjà un sac à dos. Bizarrement, cette fille continue à faire des yeux ronds comme si c’était la première fois qu’un client refusait les sacs plastiques. Alors qu’elle m’a déjà vue au moins une cinquantaine de fois. Un jour, j’ai parlé à Marta de leur surconsommation de sacs plastiques, au Brésil. Je lui ai raconté le nouveau système français de ces grandes poches plus résistantes. Elle m’a regardé, étonnée, et m’a dit « c’est bien comme système, mais vous faites comment pour la poubelle ? ». Tilt. Ce jour-là je me suis rendue compte qu’au Brésil les entreprises de sacs-poubelle ont dû faire faillite il y a bien longtemps. Personne n’en utilise, tous préfèrent des micros-poubelles avec des petits sachets gratuits que la caissière aux ongles bleus distribue avec tant de ferveur. La raison ? 1) c’est gratuit, et 2) en été, il vaut mieux éviter de garder une poubelle organique dans l’appartement plus d’une ou deux journées. Mais je suis persuadée que ce problème de sacs plastiques va changer dans peu de temps. Après tout, en France aussi c’est très récent. Et le Brésil a une longueur d’avance sur nous niveau tri des déchets.

Bref. En rentrant chez moi, je vois que Nina est rentrée elle aussi. Affalée sur son lit après sa douche, elle rouspète sur sa journée cre-vante. Je la comprends : elle fait une formation sur la santé publique tous les matins, a une pause déjeuner de 1/2h puis travaille toute l’après-midi à la pharmacie étudiante. On se retrouve très vite à partager ma bière, elle allongée sur le canapé orange, moi dans le hamac de la terrasse, à parler manifestations et conscience politique, avant de changer de sujet et converser « filles ». Ces petits moments-là, je les privilégie. Je n’ai pas beaucoup d’amies, i-e-s, et c’est agréable de discuter avec elle. Dommage cependant, que depuis quelques temps, nos papotages se font de plus en plus rares : elle finit tard, je suis moins libre aussi, à la fois par le boulot qui s’accumule que par l’idée « dans 5 semaines, je pars de Floripa, faut que j’en profite encore ».

Vincent arrive peu après, dégoulinant de sueur après son cours de volley. Ça, c’est une autre chose chouette ici : tous les deux faisons du sport, lui le volley, moi la natation. J’ai beaucoup progressé, et je me suis musclée (qui a dit « bras de moustiques » ?).

21h45. Après manger, on téléphone à Mattieu, un copain français qui habite à Lagoa. Ils sont sur le point de regarder un film, et nous invitent à venir les rejoindre. Ni Vincent ni moi n’avons cours le jeudi matin, on peut bien s’accorder ça… Cinq minutes plus tard nous voilà en bas de ma rue, à faire du stop. Ma rue, c’est LE spot pour faire du stop jusqu’à Lagoa. En bus, ça fait un gros détour (je l’ai déjà dit je crois), mais en stop c’est direct, et le temps d’attente dépasse rarement les 10 minutes. Ça fait partie des charmes de Floripa : les auto-stoppeurs sont peu rares.

22h30. Arrivés là-bas, il y a Juan, Mica, Simon, Nair, Mattieu et ses colocs. Ils ont déjà fait de la caipirinha (de la cachaça avec du citron vert, du sucre et des glaçons). On discute, on regarde les photos de Mattieu sur son ordi, on montre à Juan sur Youtube de quoi ça a l’air la jongle à Toulouse (il aimerait venir), et finalement le film ne commence qu’à minuit.

Vous vous attendez à une conclusion sur mon quotidien ? Une chute ? Bah non, j’en ai pas.

Vous, par contre, je parie que vous en avez une.

 

« … salope… »

29 octobre 2009

Le faux jour (I)

« Réveil matin 6h20, j’me réveille comme une fleur… »
Comme une fleur ? Les paupières collées, l’haleine fétide et le regard torve. Je m’enfouis un peu plus contre le corps chaud à mes côtés, refusant l’autorité de la sonnerie. Mais le réveil est tenace, et recommence son manège peu après. Je finis par me tirer du lit, sous les grognements de l’ours qui se rendort aussitôt.
Direction : salle de bain. La douche chaude me remet un peu les idées en place, et je sors en serviette sur le balcon, voir le temps qu’il fait. Je sais que cela ne sert pas à grand-chose, au final. Le ciel pourrait être gris-building ou bleu-azur,  personne ne saurait dire comment il sera trois heures plus tard. Et les sites météos se contredisent en permanence. Aujourd’hui, il est gris-blanc, mais l’air est chaud et sec. J’enfile un jean et un t-shirt avant d’aller manger.
J’engloutis deux « pães de trigo » (aussi appelés « pães franceses »), sortes de petits pains ovales qui s’apparentent vaguement à de la baguette, tartinées de beurre salé et de confiture de goyave, le tout arrosé d’un jus de mangue label Coca-Cola (pas vraiment le choix).

7h15. Un dernier bisou à l’ours encore au lit, avant de descendre les quatre étages pour rejoindre mon petit vélo rouge. Comme d’habitude, l’exercice et surtout la vigilance constante contre ces chauffards, me réveillent un peu plus. J’arrive en cours de maths, les trois élèves qui composent la classe sont déjà là, assis et discutant en attendant l’arrivée du professeur. Et là commence le défi : 1h40 de cours en portugais, à 7h30 du mat’, le cerveau en hyper-concentration, le tout sans roupiller à la fin. Encore que ce prof-là parle bien, distinctement, écrit presque tout au tableau. Je n’ai juste pas de chance que ça tombe à 7h30. En général, au bout d’1h20, je décroche et ma tête commence à pendouiller lamentablement sur mon cou. J’ai fini par trouver un remède à ça : ici les élèves se lèvent sans permission, sortent et re-rentrent quand ils veulent. Beaucoup en profitent pour partir 1/2h, voire 1h ;  pour moi, ce système-là a surtout l’avantage de me permettre de prendre l’air cinq minutes, marcher un peu, boire de l’eau voire aller chercher un café, avant de revenir, l’esprit relâché.

9h10. Fin du premier cours, je vais voir Eric,  le « monitor » : c’est un élève de classe plus avancée, chargé de faire la communication entre professeur et élèves et de répondre aux questions de ces derniers (et payé pour ça par l’université !).
Il me reste une heure avant le prochain cours. On est mercredi, le jour du marché bio à l’UFSC. Comme d’habitude, niveau fruits-légumes c’est pas le top, mais un couple d’agriculteurs vend également des gâteaux faits maison. Je me prends une part de « bolo de milho » (gâteau au maïs et au miel) pour R$1 (=0,40€) et un café. Le ciel a commencé à se dégager, je m’assois au soleil pour prendre mon goûter. J’ai toujours la tête en vrac, le mercredi. Le mardi soir, c’est jonglerie à Lagoa da Conceição, et c’est toujours la louze pour rentrer. Je prends le dernier bus à minuit de là-bas, et comme il faut deux bus pour rentrer chez moi, j’arrive vers 1h du matin. Du coup, le mercredi, je suis rarement productive. Mais l’UFSC, elle, a pensé aux gens qui veulent faire la sieste au milieu de la journée : à la bibliothèque, au 1er étage, il y a une vingtaine de poufs pour ceux qui ont coup de barre…

10h05 : le réveil sonne de nouveau, l’heure d’aller en cours. Je quitte la bibliothèque avec une pointe de regret, et me dirige vers le CTC (Centro tecnológico : c’est le coin « ingénierie », où j’ai tous mes cours sauf ceux de maths qui sont au CFM, le Centro de Física e Matemática).
Cours d’électronique. Le cours le plus chiant –et de loin- que j’aie ici. Le prof est uruguayen, il parle à une vitesse phénoménale et mélange portugais et espagnol (le « portunhol », comme on l’appelle ici). Même les élèves brésiliens ne comprennent pas ce qu’il dit. C’est LE cours où je vais pour faire acte de présence, pour signer la feuille d’appel. Ici, pour obtenir une UV, il faut avoir au moins 5,75/10 et 75% de présence en cours. Alors j’y vais, j’étudie un peu toute seule, je discute avec d’autres gens (du coup, c’est la seule classe où je connais pas mal de monde). On est nombreux dans ce cours, une trentaine d’élèves, peut-être quarante. Beaucoup d’entre eux partent avant la fin du cours : ils signent la feuille d’appel, prennent leur sac et s’en vont. D’autres, plus malins et plus discrets, viennent carrément sans sac et font la même chose. D’autres encore, partent faire des photocopies, prendre un café, aller voir leurs mails avant de revenir en cours. La salle est devenue en très peu de temps un moulin, où les gens partent et reviennent, parlent fort, jouent avec leur ordinateur ou mangent un beignet. Seuls quelques élèves persistent à suivre le PowerPoint surchargé et illisible du professeur. Aujourd’hui, j’ai décidé d’être sérieuse. Je me mets dans un coin, sort mon poly et un bouquin emprunté à la BU et commence à essayer de comprendre seule les cours précédents. J’ai un bon retard dans cette matière, et le dernier partiel ne s’est pas particulièrement bien passé. « Tou fodida » comme on dit par ici (« j’suis cuite »).

11h50, fin du cours. Je me dépêche d’aller au RU, où il y a déjà une queue d’enfer. Heureusement, des amis sont déjà dans la queue et je m’incruste avec eux. Juan, un ami uruguayo-brésilien, grogne qu’aujourd’hui, le menu du RU n’est super bon. Je regarde  Vincent, et commence à rire avec lui. Le menu du RU, c’est toujours pareil : riz, haricots rouges, un peu de légumes, viande, betteraves ou tomates, et un fruit en dessert (orange, pomme ou banane). Pour moi, c’est toujours bon. Mais pour Juan, ça dépend de la viande… Quoi qu’il en soit, ça beau être toujours la même chose, on ne s’en lasse pas car c’est vraiment de bonne qualité, et il faut dire ce qui est : ça ne coûte quasiment rien. A R$ 1,5 le repas (=0,60€ !), il y a de quoi vouloir y manger tous les midis. Aujourd’hui, c’est le jour des oranges en dessert. Les oranges d’ici, elles sont sucrées et jutées. Je remplis mon sac d’oranges à ramener chez moi.
Puis on va prendre un café à la Concha. La Concha, c’est une demi-sphère bleue qui forme une scène pour les concerts. Tous les mercredis midi, il y a ce qui s’appelle le « projeto 12h30 » : de 12h30 à 13h30, il y a un concert, souvent de groupes d’étudiants à l’UFSC. Et en même temps… c’est l’après-midi jonglerie. Pas de bol, maintenant j’ai cours le mercredi après-midi, mais avant, dès qu’il faisait beau, je passais l’après-midi dehors à jongler.
Après mon café-clope quotidien, je sors mes massues de mon sac et commence à jongler. Je m’entraîne un peu avec mon partenaire Lucas, un ami brésilien, à une sorte de numéro de clown avec trois massues et un chapeau. Il y a des gens qui font de tout, ici : des massues et des balles, certes, mais aussi de la corde, du monocycle très grand, du ballon (on voit bien le peuple brésilien, accro au foot…) , du trapèze… C’est plus « cirque » que jonglerie. Le groupe d’aujourd’hui aussi est très bon : un mélange de jazz et de funk, avec des touches de samba. J’ai très envie de rester plus longtemps, mais j’ai cours à 13h30. A regrets, je quitte la Concha et retourne au CTC.

à suivre...

remarque :
je poste ce message à l'arrache. quand je reviendrais de la convention de jonglerie à São Paulo, je mettrai les photos qui vont avec. Ainsi que la deuxième partie de ce "faux-jour".

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26 octobre 2009

Chut(e)

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25 octobre 2009

Morretes vs Ilha do Mel

Il y a peu à dire finalement, sur ce voyage-là. On est partis 4 jours du côté de Curitiba, primo voir mon cousin Erwann (cousin à quel degré déjà? ni l'un ni l'autre ne s'en est rappelé), deuzio s'échapper dans la nature très dense de Morretes et tercio retrouver un peu de soleil du côté de Ilha do Mel.

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On n'est pas restés à Curitiba (y'avait pas grand chose à faire en fait) et on est allés directement à Morretes... où y'avait pas vraiment le soleil.  On s'est retrouvés à faire une balade sous la pluie. Mais ça valait vraiment le coup : la végétation est magnifique, tout est d'un vert très profond. Un habitant rencontré dans la balade nous a appris que cela faisait 3 ans qu'il pleuvait presque tous les jours... Bien dommage, car c'est une région vraiment magnifique.

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(petite remarque : allez comprendre pourquoi, mon appareil photo avait décidé de faire la grève des pixels ce jour-là, et toutes les photos sont floues ! la grève a pris fin seulement à Ilha do Mel...)

Et anecdotement : cette région doit être une des seules du pays à être pourvue d'un train non-destiné au transport de marchandises, mais au transport de personnes ! Si si. Belle attraction touristique, de pouvoir aller de Curitiba à Paranaguá en tchou-tchou, les européens en sont fans. Seulement, ce train, il coûte cher et il passe en hauteur, par la fameuse région de Morretes où y'a du brouillard très bas, donc on l'a pas pris. Mais on a vu une pancarte qui nous a bien fait rire :

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(traduction : "croisement de la voie ferrée",  "arrêtez-vous, regardez, écoutez")















Puis, après une nuit sur du goudron dans un camping (je commence à m'habituer), on a pris le bus jusqu'à Paranaguá.

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De là, on a pris un bateau pour rejoindre Ilha do Mel...

Ahhh Ilha do Mel (= île de Miel) porte tellement bien son nom... L'île entière est un parc écologique. Pas de voitures, pas de routes, seulement des petits chemins dans deux petits villages, Nova Brasilia et Encantadas. C'est un ancien repaire de hippie dans les années 60... Aujourd'hui, ces deux villages sont composés presque uniquement de pousadas et de campings, aux couleurs vives et à l'ombre de très nombreux arbres qui surplombent l'ensemble des installations. Pour voir l'île, pas cinquante moyens : à pattes ou en bâteau.
L'idée générale :

Ilha_do_Mel

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exemple de pousada :

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Au programme pendant deux jours :

- siestes à l'ombre...                                          

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- balades...

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- ...et couchers de soleil en n'amoureux

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6 octobre 2009

L'Anniversaire

Aujourd'hui c'est mon anniversaire. Vingt ans. C'est pour ça que j'ai mis un grand A. Il parait que c'est le plus bel âge. Je vous dirais ça dans 364 jours.

 

Chaque année, c'est la même chose. Le jour de mon anniversaire, je sens que tout va aller super bien. Forcément, il ne peut arriver que des belles choses, ce jour-là. Y'a Noël aussi, mais Noël, c'est un jour pour tout le monde. Mon anniversaire, c'est la forme égoïste de Noël. C'est MON jour. Je me lève avec le sourire, et en mangeant mon petit-déj, j'ai quelques palpitations à l'idée de passer cette journée merveilleuse. Quand je me promène dans la rue, j'ai envie d'aborder un panneau, avec écrit dessus "cette fille fête son anniversaire aujourd'hui !". J'ai envie que le boulanger du coin de la rue me dise "mais dis donc, c'est que t'as pris un an ma ptite dame !". J'ai envie que les voitures me laissent passer au passage piéton, que la bouffe du RU comporte un gâteau et que les professeurs nous lâchent plus tôt. Comme si j'attendais de tous qu'ils me concèdent ce jour-ci.
Bien sûr, il y a quelques raisons à ce regard sur la journée. Il y a les cadeaux, le gâteau, la réunion de toute le monde. Je mentirais en disant que tout ceci ne fait pas partie des raisons pour lesquelles c'est un jour pas comme les autres ; mais je pense sincèrement qu'en réalité, seule la pensée "aujourd'hui est à moi" est suffisante pour appréhender la journée comme une chance.
Si tout le monde pouvait avoir cette vision des choses tous les matins en se levant, la  Terre ressemblerait à une gigantesque comédie musicale des années 60.

 

Cette année, c'est différent. Non, je n'ai pas déprimé, non je n'ai pas pleuré en passant dans la troisième décénie, non je n'ai pas eu larme à l'oeil à l'idée de mes parents, ouvrant le champagne à leur vieillesse officielle.
C'était juste un anniversaire... en retard.

On m'a souhaité bon anniversaire avant même que je me réveille. A 8h du mat', j'avais déjà 5 emails.
On ne m'a rien offert. Je recevrai tout par colis, seule LaPoste sait quand.
On ne fêtera mon anniversaire que demain, si Madame Météo le veut bien.

Finalement, aujourd'hui, c'était presque un pré-anniversaire. Un anniversaire éclaté, dont je vais trouver les morceaux petit à petit. Une sorte de case-départ dans un jeu de l'oie.

Mais ne me plaignez pas trop, hein, ça reste un anniversaire au Brésil.

1 octobre 2009

Sistema Único de Saúde : tudos na mesma galera

Traduction : Système Unique de Santé, tous dans la même galère

Il y a quelques temps j’étais malade. Ceux qui connaissent ma toux légendaire savent la dimension que prend le mot de « malade » pour moi. Les autres, imaginez simplement qu’un type muni d’un racloir, prend mes poumons et ma gorge pour un citron à zester.
Au bout d’une semaine de non-amélioration, malgré la quantité de médicaments fournie par notre cher Dr R. Gere, et surtout une nuit entièrement blanche à cracher mes poumons, je me suis décidée à aller voir un médecin.

Ne sachant pas exactement où aller, je me suis rappelée de ce que m’avait expliqué Claudia (ma marraine) sur le système de santé brésilien. Y’a deux genres : le Sistema Único de Saúde, ou SUS,  public, gratuit, accessible à tous sans distinction, et un domaine privé, cher, et donc pas vraiment accessible. Allons bon.
Je me suis donc rendue au HU (prononcez « aga ou » : hôpital universitaire), pour m’entendre dire que si je n’avais pas pris RDV, et si je voulais vraiment voir un médecin le jour-même, il me fallait aller aux urgences. J’ai appris plus tard que « prendre RDV » signifie marquer un horaire pour 3 semaines plus tard, et faire quand même 2h de queue.
J’étais vraiment mal en point, je suis donc allée aux urgences. Il était 9h30.

Après deux heures d’attente (« oh ça va, pas trop long » je vous entends dire. Mais attendez la suite.), une infirmière m’a prise pour « évaluer le risque de mort» (véridique). Elle est là pour poser quelques questions, vérifier que tu vas pas crever dans la salle d’attente et classer ton état sous forme d’un code de couleurs, pour définir l’ordre de passage chez le toubib. En soi, c’est un peu normal : une grosse dame qui fait une crise d’épilepsie doit effectivement passer avant un adolescent au nez bouché. Mais ce qui m’a fait tiquer, c’était que ce classement se faisait par « évaluation du risque de mort », non pas par gravité de la situation. J’ai compris à ce moment-là que j’allais attendre un paquet de temps.
Cette même infirmière m’a informée que je pouvais repasser dans 2, 3h, car il était certain que je n’aurais pas été reçue avant. Je suis alors allée manger un brin avant de revenir en début d’après-midi. Cette fois-ci, il y avait nettement plus de monde, une bonne cinquantaine. Peu de monde semblait avoir besoin d’aide urgente, mise à part un môme avec d’énormes plaques sur le corps, d’une femme qui vomissait du sang et d’un petit vieux cadavérique. Ces trois personnes ont quand même attendu, sans rien dire. Au bout des deux heures, prise d'un doute, j’ai fini par demander si je n’avais pas déjà été appelée sans m’en rendre compte. On m’a rassuré sur ce point : « vous pouvez même revenir à 20h que vous serez toujours pas appelée » , se marre le type de l’accueil. Hum. Je suis repartie, la femme au visage ensanglanté venait d’être admise. Le môme et le petit vieux attendaient toujours.

À partir de 20h, mis à part les cas d’extrême urgence, plus personne n’était admis à se présenter. Ouf. Il y avait à ce moment-là une quinzaine de personnes dans la salle. Je m’attendais à être reçue rapidement, car plus personne ne semblait en trop mauvais état, et que j’étais arrivée le matin assez tôt. Eh ben non. Non seulement la plupart sont passées avant moi, mais en plus un suicide râté, une lèvre déchirée et une crise d’hypoglycémie se sont présentés aux urgences pratiquement au même moment. Je sais que cette façon de voir la situation est très égoïste, mais à ce moment-là, je faisais une nouvelle crise de toux, j’étais rouge et en sueur, j’avais du mal à respirer et cela faisait 11h que j’étais arrivée aux urgences. Littéralement, j‘étais à bout de nerfs.

Je n’ai été reçue qu’à 22h, et auscultée par deux internes incapables de distinguer les deux énormes ganglions qui entouraient ma gorge. Il a fallu que je leur montre. J’ai eu droit à une auscultation double : on m’a pris deux fois la tension, écouté deux fois ma respiration, examiné deux fois ma gorge etc. Imaginez la scène : moi m’étouffant dans ma toux, avec les deux jeunots s’obstinant à coller leur stéthoscope sur ma poitrine. J'ai même passé une radio ; je crois que ma toux leur a fait sérieusement peur. Puis j’ai fait une séance d’aérosol, et suis partie, mon ordonnance en main. Il était 23h45. Dans la salle d’attente, il ne restait que quatre personnes.

Je suis rentrée chez moi et je me suis effondrée. La nuit blanche de la veille, l’attente insupportable, j’étais à bout, et dès que je m’allongeais je toussais sans pouvoir m’arrêter. Mes colocs’ ont été géniales… Nina m’a donné des médocs pour dormir et quelques conseils de pharmacienne, Marta s’est réveillée en pleine nuit pour me calmer en pleine crise. Cette nuit-là, j’ai réussi à m’endormir à 6h du mat.

Les jours suivants j’ai appris qu’ils existaient également des Centros de Saúde Publico (besoin de traduire ?), qui faisaient partie de ce programme d’accès gratuit à la santé au Brésil. Comme de par hasard, il y en a un à deux minutes à pieds de chez moi, et comme je devais y effectuer des séances d’aérosol trois fois par jour, j’ai pu observer à loisir que la queue dépasse rarement les 3, 4 personnes.
J’ai sympathisé avec une infirmière, qui m’a avoué que si jamais il m’arrivait quelque chose de grave et je devais absolument aller aux urgences, il valait mieux passer par un Centro de Saúde, car une fois qu’un médecin a évalué ton état (c’est-à-dire en quelques minutes), on t’emmène directement te faire soigner aux urgences, sans passer par la case « salle d’attente ».
Je sais pas vous, mais ça m’a quand même marquée, un système de santé où il faut ruser pour obtenir une aide médicale d’urgence.

Mais faut pas croire, les Centros de Saúde, c’est pas non plus le top du top. Une copine à moi est allée jusqu’au Centro de Rio Tavares (à 30min en bus de l’UFSC), réputé pour avoir moins de queue, pour soigner une infection urinaire qui perdurait. Elle est arrivée là-bas clopin-clopant de douleur, a fait pipi dans un pot, et le lendemain, quand elle est revenue, on lui a appris qu’ils avaient oublié d’envoyer le petit pot aux analyses d’urine, ils l’avaient laissé dans le frigo.

Bref, le Brésil a un système de santé qui est quand même chouette en théorie (gratuit pour tous, sans conditions), mais comme toujours l’État ne s’investit pas suffisamment pour que ce système soit réellement efficace. Là-dedans, pas de secret : ils manquent cruellement de personnel et de moyens.

Cette petite histoire, même si j’en ai bavé sur le coup, fait à présent partie de ce que l’on appelle « les galères de voyage ». En prenant du recul, je commence à voir le côté humoristique de l’anecdote, et cela me fait penser au sketch des Inconnus : « l’hôpital »…

18 septembre 2009

Foz do Iguaçu

Cela fait un petit moment que je n’ai rien écrit, mais vous devez admettre que j’ai une excuse en béton : j’étais partie en voyage et quand je suis rentrée, j’étais malade avec deux partiels à réviser. L’angoisse. Aujourd’hui, je suis toujours malade et j’ai pas pu passer mes partiels. Mais ne nous égarons pas, tout cela sera mieux expliqué dans le prochain message.

Ce jeudi 3 septembre, alors que certains chantaient « y’avait des cro-cro-diles… » à tue-tête en buvant du rhum toute la soirée, nous, nous sommes allés à Foz do Iguaçu.

Pause. J’ai comme l’impression que je viens d’en perdre plus d’un.

Recommençons.P1000681
« Nous », c’est un groupe de douze étudiants étrangers (bizarre ce douze), un brésilien et un chauffeur, Gilson.
Le « sommes allés » fait référence aux 14h passées dans un minibus, à jouer au téléphone arabe-portugais-anglais-français-espagnol-hébreu-swahili, à chanter et à embêter les gens qui dormaient.

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Enfin, « Foz do Iguaçu » est une ville brésilienne, très exactement à la frontière entre le Brésil, l’Argentine et le Paraguay. Pourquoi aller si loin ? La raison est simple : l’attrait touristique. Au niveau de cette triple frontière se trouvent des chutes d’eau « grandes comme trois fois celles du Niagara » si l’on en croit Wikiki. Et pis c’est rigolo de se demander « demain on fait quoi, on va au Paraguay ou en Argentine ? ».

P1000761Après deux jours de trajets, une nuit dans un bâtiment peu confortable sous une pluie digne d’être qualifiée de tropicale, on a fini par arriver à Foz et trouver un petit camping bien tranquille, pas trop cher, avec en prime de l'eau chaude pour la douche.

Coup de bol, alors que durant tout le trajet il flottait, en arrivant là-bas le soleil avait pris la relève. Il s’est révélé que cette chance a perduré jusqu’au trajet du retour, le mardi, où la pluie est revenue et ne nous a pas quittée depuis.

Sur place, il nous restait trois jours complets. Trois jours, trois pays, le calcul est vite fait.


1er jour : côté Brésilien

Forcément, ni une ni deux, le premier jour a été dédié à la visite des chutes, côté brésilien. Il faut payer pour avoir accès au site. De là, il y avait une petite promenade le long de la rivière Parana, qui forme la frontière argentino-brésilienne (le faire en bateau est bien trop cher), pour observer les chutes qui se trouvent de l’autre côté de la frontière.
C’était… indescriptible. J’ai passé la journée derrière mon appareil photo, et je ne peux pas m’empêcher d’en mettre un paquet sur ce blog. Ces chutes sont magnifiques, le bruit, l’humidité constante, la vitesse avec laquelle l’eau tombe, tout est dans des proportions immenses, qui laissent une sensation de vertige qui ne m’a pas lâchée de la journée.

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Mais dès le début d’après-midi, il commençait à y avoir beaucoup trop de monde. On a décidé d’aller faire une balade. D’après le plan touristique, il y avait une balade pour aller voir des crocodiles de l’autre côté de la forêt. Mais arrivés à l’entrée de la promenade, on nous a appris que c’était payant (et pas donné) parce qu’un guide devait être présent. Du coup, on a improvisé une « balade alternative » un peu plus loin dans la forêt, mais pas bien loin car le parc ferme à 17h. Sur le chemin, il y avait des singes (on les plus entendus que vus), tous pleins de papillons magnifiques et des pierres semi-précieuses par terre. Juan, un copain, a fait joujou avec un bâton sur un parterre de chenilles. On a su plus tard qu’elles étaient over-venimeuses : tu les touches et tu meurs en quelques heures. Joyeux.
On est alors arrivés à un lac, où quelques personnes se sont baignées (les fous) avant de partir.

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Le soir, comme tous les soir là-bas, on a fait la fête au camping, après un bon repas…

2e jour : côté argentin
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Là, on a nettement moins bien géré le truc. Arrivés en Argentine, à Puerto Iguassu, on a appris que l’accès au site de chutes coutait le triple de ce qu'on avait payé côté brésilien. Impensable. Du coup on a essayé tant bien que mal de trouver une alternative, qui s’est révélée un peu foireuse, à marcher d’un côté et de l’autre de la route pour voir si le parc écologique est payant (non, il avait juste fermé depuis plus d’un an), si le parc naturel des oiseaux pouvait faire une réduction, s’il existe une balade sympa dans le coin, etc.
Au final, on s’est séparés en petits groupe. Je suis allée avec Mathieu, Andrew, Vincent, Nair et Simon faire une petite marche jusqu’à un sanctuaire.

P1000800Puis on est retournés en ville manger un morceau avant de retourner à la frontière, où on avait fixé RDV avec les autres.

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Le soir, on s’est fait une bouffe royale, avec Gilson au barbeuk (le chauffeur) et la cuisine du camping s’est très vite transformée en piste de danse, au rythme de casseroles et autres ustensiles culinaires faisant office de percussions…

3e jour : côté paraguayen

Ciudad_del_este1On nous avait dit : « allez au Paraguay, z’allez voir, c’est pas beau mais y’a un milliard de trucs à acheter, pour rien du tout, etc. ». L’Andorre sud-américain, donc.
Cuidad del Este, c’était effectivement ça : des magasins, des boutiques dehors, qui vendaient toujours la même chose : des t-shirts de foot, des lunettes de soleil, des sandales, des habits de grand-mère, des DVDs gravés, des casquettes, des stylos-souvenirs. Et puis des magasins High-tech, 15 magasins juxtaposés proposant des ordis, des téléphones portables ou des appareils photo. Délirant.

Je n’avais plus de batterie à ce moment-là, je n’ai pris qu’une photo :

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Mais bon, pas grave, je vais vous donner l’ambiance générale de la ville :

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J’exagère à peine. C’était intéressant, mais vite relou. Comme la veille, on s’était dispatchés en petits groupe et donné RDV à la frontière. Sauf que là, au bout de 2h, tout le monde en avait ras le cul des pseudos-vendeurs de clé USB qui soufflaient discrètement « LSD? Coke? Viagra? », et on n’avait aucun moyen d’avancer l’heure du RDV.
On est rentrés un peu déçus de cette virée au Paraguay. Je suis persuadée que si on avait pu faire une heure ou deux de route, on aurait éviter cette flopée étouffante de touristes, pour trouver un petit village sympa ou une balade tranquille… Mais voilà le problème, on n’avait pas le temps. Et faut le dire, on s’était peu renseignés, puisqu’on nous avait tant parlé du Paraguay de la frontière comme l’Eldorado du shopping duty-free.
Le soir, j’étais naze, crevée. La veille, j’avais fait une réaction allergique à une piqûre de moustique et j’avais la cheville très gonflée, ça m’avait fait mal toute la journée… Je suis allée dormir tôt, tandis que les autres avaient décidé de faire nuit blanche ou presque, puisque le réveil du lendemain était prévu à 5h pour cause de voyage de retour en une seule journée.


Le bilan de ces petites vacances fut nettement positif… Je me suis rendue compte à quel point ça faisait du bien de bouger, de visiter les « environs »…
Mais à l’avenir, il est clair que j’éviterais quelques pièges, comme partir sans être réellement renseignée, et tout simplement partir dans un endroit trop touristique. Tout le long du séjour, cette sensation de devoir payer pour tout et pour rien, de se retrouver au milieu d’une majorité de peau pâles à odeur d’after-shave, était pesante. On avait tous envie de voir autre chose que ces villes servies sur un plateau d’argent, mais par manque de temps c’était impossible…

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